nervous breakdown? Ben non...

J'ai pourtant hésité...
C'est vrai que face à la masse de boulot qui me fait face (en fait y a aussi quelques dossiers sur les côtés donc l'expression n'est pas forcément très heureuse), c'était plutôt tentant.
Surtout que chaque fois que j'ouvre un dossier, ou plutôt chaque fois que je délègue une tâche (c'est fou comme le fais ci se transforme en j'ai fait ça), j'ai la curieuse mais persistante impression qu'immanquablement ça va de travers, ce que les clients ont une désagréable tendance à me rappeler, ainsi que mon boss par la même occasion.
Ouais vu que malgré tous mes efforts je n'ai pas réussi à me faire pousser plus de bras ou à étendre les journées indéfiniment, le rythme est un peu tendu.
Alors c'est vrai qu'à force, ça monte, ça monte, un sentiment de panique diffus (en fait ça fait un truc du style "cestpaspossiblecespaspossiblecespaspossible...") et on est un peu tenté de se prendre la tête entre les mains et de rester là en attendant que la grosse veine qui tape dans le cerveau éclate (pis ma tête en même temps avec juste un petit geyser qui fait plitch plitch à la base du cou... Houlà, faut que j'arrête les séries B gore moi...)
Je me suis aussi dit que je devais expier mes fautes ou un  truc du genre, que je devais avoir été sacrément pénible quand j'étais stagiaire pour avoir à en subir autant aujourd'hui. J'ai envie de dire "allez j'ai pigé, vous voulez me piéger en me faisant croire que c'était le bordel, sortez de vos cachettes je vous ai reconnus!!
Sauf que non.
Et là, d'un seul coup (comme par enchantement serais je tenté de dire, sauf que les Merlins dans mon secteur c'est assez rare) au lieu de sombrer dans la dépression  et d'envisager sérieusement le cocktail xanax-coco préconisé par Brett Easton Ellis dans American Psycho, je me dis, bon vu que je vais pas y laisser ma santé, et que somme toute, mon boss, ça le fait plutôt marrer qu'autre chose, je vais prendre les choses cool.
Et pouf (ça c'est grosso modo le bruit du vilain petit nuage gris qui tronaît au-dessus de ma tête -oui, je sais j'ai un univers très graphique de temps en temps- quand il disparaît) me revoilà zen et prêt à en découdre avec la difficulté.
C'est beau quand même.
quand je relis ça, je me demande tout de même si quelque part là haut, y a pas des interférences qui font que ma façon d'énoncer les choses laisse douter de ma santé mentale :p