Souvenirs, souvenirs...

Hier (mais aussi les jours précédents et aujourd'hui encore d'ailleurs), je repensais à ma précédente vie.
C'était l'occasion de remuer mes souvenirs et de faire ressortir des images du passé.
Vu que pour l'instant c'est tout ce qu'il me reste.
Des souvenirs.

Vu que les photos, elles, ne sont pas là.
J'ai réfléchi au fait que c'était peut-être surtout leur absence, qui faisait que j'y pensais et que cela me contrariait.

Ce n'est pas qu'auparavant je les compulsais frénétiquement ni souvent. Mais c'est un peu toujours la même chose, on sait qu'elles sont là, on aperçoit la tranche rassurante des albums dans une étagère/placard/oùonveut et il suffit de prendre le temps et de tendre le bras pour les retrouver et les redécouvrir, un genre de s.o.d (souvenir on demand pour reprendre un terme actuel d'offre de vidéos).

Même si les photos sont traîtresses en fait.
Parce qu'elles ont tendance, finalement et malgré tout à cristalliser le souvenir, qui se limite finalement au souvenir de la photo, en anéantissant -un peu- son avant, son après, et son pendant. La photo est et reste un cliché, un instantané de vie, de vue. L'esprit -fainéant qu'il est- limite la situation à ce cliché qu'on a voulu, fait et regardé ensuite. Tant mieux peut-être, c'est de toute façon mieux que rien.  Après tout, il suffit de mitrailler son environnement et la photo numérique se prête fort bien à la mutiplication voire à la saturation au risque de nuire à la qualité.

Peut-être que j'essaie de m'arranger actuellement avec cette vision de la photo, parce que je n'ai plus accès à ces quelques (10 tout de même...) années de ma vie. C'est un peu le sentiment que j'ai qu'on me vole un truc, une partie de mon passé, comme pour l'effacer (me faire chier est plus prosaïque) ou me refuser de le ternir.
Peut-être que c'est futile et que dans quelques années, je m'en moquerai. Mais dans quelques années que me restera-t'il?
Peut-être que c'est une épreuve supplémentaire inutile que je cherche à m'infliger (passer les photos une à une au scanner risque de ne pas me plonger dans une félicité sans borne, voire d'être légèrement anxiogène... Si toutefois cela arrive)