la cité interdite : une fresque mémorable

A l'heure du divx, de l'ipod vidéo, du blue ray, où la médiocrité prédomine sur les petits et grands écrans, il est bon quelquefois de se souvenir pourquoi on va au cinéma.

La Cité Interdite de Yang Zimou est un des films qui le permettent.
Tout d'abord pour entendre au cinéma le bruit du galop des chevaux dans la nuit. Ensuite pour imprégner ses yeux d'images, magnifiques, d'un bout à l'autre du film. La photographie de ce film fait de chaque séquence un spectacle à elle seule, les couleurs, les costumes, les mouvements de foule (et ils sont nombreux!) tout concourt au bonheur des yeux du spectateur.
Car c'est de cela qu'il s'agit: un spectacle.
Ou plutôt non. Une fresque, épique, où l'on se laisse entraîner tel un enfant à qui on raconte une histoire de royaume, de trahison...
Sauf que ce n'est pas un film pour enfants, c'est bel et bien un grand spectacle pour adulte, fort, violent, cruel et sans pitié, comme le cinéma de Yang Zimou sait l'être.
Que dire de Gong Li, superbe en impératrice malade (d'amour?) et vengeresse, dont la beauté étincelle à chaque plan, au milieu des costumes somptueux mais dont la souffrance est sans cesse palpable.
Que  dire de Chow Yun Fat, en empereur réellement impitoyable?
Que dire des scènes de bataille, impeccablement orchestrées (chorégraphiées ne serait pas trop fort) qui rappellent celles de Ran! de KUrosawa, mais auprès desquelles celles qu'on a pu voir dans le seigneur des anneaux ne déméritent pas.
Et tant de couleurs, de bonheur au cinéma, c'est trop rare pour ne pas le souligner ;)