allons plus en avant...
quand j'étais petit, j'avais un robot télécommandé qui avançait et tournait la tête en (me) disant cette phrase.
Je pourrais continuer à noircir des pages à parler de la nausée qui réveille la nuit, qui mobilise la quasi-totalité de la conscience, à attendre assis dans la salle de bains "que ça passe" ou que ça se calme, de l'attente de ce matin où en ouvrant les yeux et en sondant mon corps, je ne ressens rien de particulier si ce n'est l'envie d'une tasse de thé vert.
Je pourrais parler de cette demi-grimace qui, je le devine, crispe mon visage toute la journée et de mes abdos qui se tétanisent pour lutter je ne sais pas vraiment contre quoi, ce ne je sais quoi qui me rend la position assise (vautré devrais-je dire) comme allongé, difficilement supportable au point que j'arpente les pièces, en recherchant un peu de détente, au sens strictement physiologique, tandis que j'économise mes mots (mmrh est un bon exemple de mon discours minimaliste), tout entier concentré sur la lutte contre le grand chambardement intérieur qui brûle mon énergie des jours durant.
Il y a aussi mon nouveau pote de son petit nom Zophren (mais plus pour longtemps, je sens qu'on va se dire tchao bientôt pas fâchés pour autant, mais satisfaits de mettre un peu de distance entre nous) qui me donne rendez-vous toutes les douze heures et que je ne suis pas fâché de voir se pointer quand il me réconforte quelques temps, (minutes, heures) comme s'il me passait le bras sur l'épaule.
Je pourrais parler de ma nouvelle passion pour le chewing-gum, un art que je pratique au long de la journée, qui masque sous des torrents de menthe verte ce goût métallique et cette acidité qui ne quittent pas sinon. Manger ou mâchonner, en planifiant le repas comme si je présentais le menu à mon estomac devenu critique gastronomique.
J'y pense mais je ne le fais parce que j'ai l'impression de me répéter, pris dans ce cycle qui touche à sa fin. Et comme pour avaler les derniers kilomètres d'un marathon, je me concentre sur mes gestes plutôt que sur mes sensations.
Je vais faire ceci, je vais faire cela.
Parce que même changer mes draps est un truc qui me casse pour la journée...
Et le tout sans musique pour éviter d'incommoder mon estomac qui décidément n'en fait qu'à sa tête..
Pffff