même syndrôme...
J'avais ce grand gaillard en face de moi dans mon bureau.
Plus grand que moi et avec vingt kilos de plus facile, un gaillard quoi, que j'ai déjà vu par le passé danser le kazatchok ou assimilé lors d'une fin de soirée.
Et il est là, les yeux baissés, à me vouvoyer et me parler de son dossier.
Le petit truc, c'est que c'est un collègue à elle... Ce n'est pas qu'on se connaissait tellement, mais je l'ai connu beaucoup plus volubile.
Au départ, je pensais que la conversation serait plus simple. Mais finalement j'ai renoncé à secouer la gêne. Je laisse courrir et je le vouvoie en le regardant bien en face.
Sans doute qu'il aurait préféré que le dossier ne tombe pas sur moi. Est-ce qu'il serait différent s'il était reçu dans le bureau voisin? Est-ce qu'il aurait m'aurait demandé comment j'allais?
Peut-être qu'en fait qu'il a peur que ce soit moi qui soit mal à l'aise en fait.
Mais je n'ai plus envie qu'on ait peur.
J'ai envie que les gens qui nous ont connus se comportent normalement. Pas comme si j'étais un dangereux criminel (quoique...) ni comme si j'étais trop fragile pour assumer mes souvenirs...
Et sans choisir de camp...
Aujourd'hui c'est lui, mais il y a tous les autres, encore et toujours. Ceux moins proches mais que mon nouveau statut a "dérangé". Moins politiquement correct d'être divorcé au milieu de couples mariés avec enfants, comme si je passais mon temps perdu dans la nuit et l'alcool, à naviguer de lit en lit. Et quand bien même...
Le problème n'est pas peut-être pas là.
Le problème est peut-être seulement qu'ils ont toujours été plus éloignés que je ne le croyais... Peut-être plutôt que des amis ou copains, c'étaient des connaissances.